2 semaines.
Voilà 2 semaines que je vis avec mon « nouveau moi », la version 2.0 de moi-même avec un nouveau schéma digestif inside ! Il est quand même temps que je vous raconte un peu tout ça non ?
On m’a gentiment réveillée vers 7h du matin pour un dernier check-up puis je me suis dirigée vers la salle d’eau pour le toilettage décontaminant de rigueur et pour enfiler mon habit de lumière collection cul à l’air.
Je ne vous le cache pas, je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit-là. Le stress préop’, l’impatience et la peur… mais aussi et surtout le va-et-vient incessant des personnels soignants qui entraient dans la chambre toutes les heures ou presque, les bruits dans le couloir, les sonnettes des autres patients que j’entendais à chaque fois (sympa la chambre juste à côté du bureau des infirmières).
Mais bizarrement lorsque le brancardier est venu me chercher vers 10h30, j’étais tranquille, sereine, voire impatiente ! J’avais le sourire, discutais de tout et de rien avec lui. J’ai eu l’impression de traverser l’intégralité de l’hôpital tant le trajet fut long !
Puis nous sommes arrivés au sas d’accueil du bloc opératoire. On m’a stationnée dans une zone d’attente puis ce fut le défilé des infirmières de bloc, internes et médecin anesthésiste. Toujours les mêmes questions: « votre nom – prénom – date de naissance? » « vous venez pour quelle intervention ? » « vous êtes prête? » « avez-vous des questions? »
Après une vingtaine de minutes d’attente, à observer le ballet des soignants, tous de bonne humeur, à rigoler et à blaguer, ce fut mon tour d’entrer au bloc. La pièce était d’une blancheur immaculée, il faisait froid. Les murs étaient recouverts d’écrans blancs qui d’un coup sont devenus bleus. Ça faisait très futuriste, c’était très surprenant ! Puis on m’a demandé si je voulais changer de couleur 😲 Bien que ce joli bleu rappelait les profondeurs marines à la Baleine que je suis, j’ai demandé du rose, un rose bien girly et flashy ! Ils n’avaient pas arc-en-ciel, c’est couillon 😊
(#jesuisunelicorne) (#HelloKittycestlavie)
On m’a couverte avec une couverture toute chaude et placé des espèces de bottes en tissu qui se compriment avec un moteur pour éviter le combo phlébite / embolie.
Vint ensuite le SUPER moment de la pose de la perfusion, aka le supplice de l’aiguille. Je suis une plaie, un calvaire pour les infirmiers qui doivent me piquer. La pauvre infirmière anesthésiste a passé 20 bonnes minutes à reluquer mon bras gauche, à serrer / desserrer le garrot dans l’espoir de trouver une veine potable où fourrer son cathéter.
Une fois le cathé placé, un p’tit masque à oxygène sur le pif, une sensation de chaleur dans le bras perfusé et zou ! Plus de son, plus d’image, je me suis très vite endormie.
Je me suis réveillée en salle de réveil vers 16h, peut-être même plus tard. Comme d’habitude, j’ai mis 3 plombes à me réveiller de l’anesthésie, ambiance trucs qui bipent de tous les côtés. Il faut le savoir, j’ai un coeur lent. Très lent. Genre qui bat à 50 pulsations minute au repos en temps normal, alors je vous laisse imaginer au réveil d’une AG… #allôHoustononaunproblème
(#doucementlematinpastropvitelesoir)
J’ai quand même fini par retrouver mes esprits, mais pas de bol, ce n’est pas Alex Karev qui m’a fichu sa lumière dans les yeux !
(#dommage)
On m’a ramenée dans ma suite royale vers 17h30 et j’ai de suite demandé à me lever. Bah oui, urgence pipi et pas moyen qu’on me colle un bassin sous le derche pour que j’y fasse ma p’tite affaire (#questiondedignité) (#pasfacilequandonestàmoitiéàpoil). Par contre, moi qui ne boit jamais d’alcool… j’ai vraiment eu l’impression d’être bourrée, complètement déchirée ! Pas facile de marcher jusqu’aux toilettes, entre la tête qui tourne, les douleurs postop et la blouse cul-nul qui se fait la malle (dévoilant la quasi intégralité de mon corps de rêve à l’aide soignante) (la pauvre).
(c’était un peu ça)
Dès le soir-même on m’a autorisé à boire un peu d’eau et donné les premiers médicaments (antalgiques et pansement gastrique). J’ai ensuite vu ma copine de chambrée revenir de son intervention, totalement stone elle aussi.
Mon chirurgien adoré est passé me voir en début de soirée pour prendre de mes nouvelles et m’expliquer que l’intervention s’était parfaitement passée, comme dans les livres. Ce chirurgien est une perle: non seulement c’est un ponte dans son domaine (cf l’article posté sur ma page Facebook ) mais en plus il est très souriant et agréable. J’aurai d’ailleurs la chance de le voir chaque jour matin et soir pendant mon hospitalisation, alors que ma copine de chambrée n’a vu le sien qu’à son retour en chambre.
J’aurais bien voulu vous dire qu’ensuite j’ai dormi du sommeil du juste toute la nuit mais non ! Entre les sempiternels bruits de l’hôpital, le personnel soignant qui défile et le bruit du moteur des jambières de contention, je n’ai pas fermé l’oeil… et ma copine non plus.
La suite ?