Seule pendant 3 jours à la maison, sans enfants, sans mari… Ma petite famille me manque terriblement mais bon sang que ça fait du bien de pouvoir buller un peu peinard… avant de me mettre devant mon PC et préparer mes cours pour l’année #viedeprof
Du coup, je me suis retrouvée devant la télé samedi matin, chose qui ne m’arrive JAMAIS ! Et surprise, je suis tombée sur un reportage de TF1: « Naturisme, obésité: ils vivent sans complexes ». Bien évidemment, je suis restée scotchée devant !
Je ne vous parlerai pas de la partie naturisme, même si ce reportage était ma foi très intéressant (et je ne parle pas des jeunes éphèbes à oilpé hein) (bande de coquinous !), au niveau du lien social et de la body-acceptance. Non, je vous parlerai de la deuxième partie du reportage, concernant l’obésité et la chirurgie bariatrique.
PORTRAIT N°1: Le (ex)gros préféré du PAF français, j’ai nommé… Laurent Ournac !
Laurent Ournac, alias Tom dans « Camping Paradis », c’était l’image d’Épinal du gros rigolo, le gros nounours sympa, un peu maladroit mais toujours souriant et aimable. Bref, la bonne pâte ! Et comme il remplissait toutes les cases du bon gros cliché de base, les téléspectateurs l’adoraient.
J’en parle au passé parce que, comme vous le savez certainement tous, aujourd’hui Laurent Ournac est bien loin de son ancienne image d’Obélix touchant…
Laurent Ournac version originale… et version découennée-dégraissée !
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Petit aparté: Ne voyez aucune méchanceté, grossophobie ou fat-shaming dans ma façon de parler. Le body-shaming (ou dénigrement du corps, peu importe sa taille), ne fait pas partie de ma façon d’être. Je suis pour la body-acceptance, l’acceptation de soi quelque soit sa taille de fringues. Nous sommes tous beaux, qu’on fasse un petit 36 ou 54 ! (oui, je vis chez les bisounours!). Donc quand j’utilise ce genre de formule (découenné-dégraissé), c’est pour le jeu de mots, pour l’humour, pour le style d’écriture et en aucun cas pour me moquer (surtout que je suis mal placée !)
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Bref, ce n’est un secret pour personne, Laurent Ournac a subi il y a quelques temps une SLEEVE (ou ablation des 2/3 de son estomac) qui lui a permis de perdre pas moins de 60kg ! Il incarne l’exemple français de la chirurgie bariatrique, il est celui qui a montré au grand public que la chirurgie de l’obésité est une solution.
Dans le reportage il nous explique que derrière l’image de gros rigolo bien-vivant qu’il pouvait donner devant les caméras et dans sa vie publique, se cachait un homme malgré tout rongé par ses complexes. Je vous passe bien sûr la réaction des producteurs: « Rhoooo, mais pourra-t-il continuer à jouer son personnage ? sera-t-il toujours le même, aussi jovial et rigolo ? »
=> Eh, les gars ! Devenir mince ne veut pas dire devenir aigri hein ! Ce ne sont pas nos kilos qui nous définissent. Oui, les personnes rondes donnent l’impression d’être plus souriantes, plus joviales. Sachez que souvent, ce n’est qu’un LEURRE. On essaie juste de donner le change, de faire BONNE FIGURE pour justement ne pas tomber dans l’autre cliché du gros aigri et jaloux de tous. Notre personnalité ne change pas forcément en perdant du poids, mise à part le fait que l’on puisse avoir plus d’assurance et de confiance en soi.
Dans le reportage Laurent insiste lourdement (ha ha!) sur les changements d’habitudes alimentaires. On ne perçoit pas son opération comme un miracle, il explique bien que maintenant qu’il ne peut manger que peu, il privilégie les choses saines tout en gardant le plaisir de savourer et le plaisir de manger… là où avant il ne mangeait que pour se remplir, sans réel plaisir et en très grande quantité.
PORTRAIT N°2: Nathalie, 37 ans, 1.67m et 120kg (taille 56)
Nathalie est une jeune femme qui ne s’assumait pas du tout auparavant, qui essayait de se cacher, de se fondre dans la masse… jusqu’au jour où elle a fait un shooting photo révélateur: apprêtée, maquillée, bien habillée, « finalement j’suis pas mal ! » dit-elle en souriant. ET ELLE A RAISON !
Une fois cette prise de confiance faite, elle décide de se lancer dans un sacré défi: participer à un concours de beauté Miss Glam Plus, avec défilé en tenue de ville, tenue de soirée et… lingerie ! Eh oui, comme les mannequins classiques !
On la voit donc être préparée avec ses 11 « adversaires », briefée par une répétitrice à la Geneviève de Fontenay (mais sans le chapeau), coiffée, maquillée, habillée… .
Chaque concurrente est ainsi mise en valeur pour les 3 passages, le dernier étant en lingerie chic devant leur famille et leurs amis notamment. Corsets, déshabillés, slips en dentelle et porte-jarretelles… tout y est pour montrer qu’une femme ronde peut elle aussi porter des dessous sexy !
****Attention SPOILER****: Nathalie ne finit pas sur le podium mais garde un souvenir incroyable de cette aventure qui lui a permis de se dépasser et de s’assumer !
J’ai toujours admiré ces femmes rondes capables de participer à des concours de beauté. Je les trouve courageuses et sacrément audacieuses ! Perso, jamais je ne pourrais défiler en lingerie devant un public ! (poke ma copine de fac Brigitte, ex-candidate à Miss Ronde Franche-Comté !)
****ATTENTION***
Je passe directement aux portraits 4 et 5 car je consacrerai un billet entier à Tammy, le 3ème témoin du reportage. Son « histoire » est tellement incroyable (dans le mauvais sens du terme) que j’aurai bien besoin d’un post complet…
#TEASINGDEFOU
PORTRAITS N°4 et 5: Mickaël, 110kg et Laetitia, 98kg
Mickaeël et Laetitia sont deux frère et soeur qui vivent ensemble en Bourgogne et qui vont se faire tous les deux opérer d’un by-pass par le même chirurgien à la Clinique Sainte Marthe de Dijon.
En revanche les deux n’ont pas forcément la même attitude face à la bouffe à une semaine de l’opération… Mickaël passe son temps à grignoter et s’enfile des biscuits sucrés à 1h du dîner alors que sa soeur prépare un repas plutôt diététique. Mais elle n’est pas innocente… car c’est elle qui a fait les courses et quand on voit le contenu du placard ouvert par son frère 😱…
👉Euh, petite question… Oukilé le régime pré-opératoire ?? Si Laetitia semble essayer de faire des efforts en vue de l’opération prévue une semaine plus tard, le sieur Mickaël, lui, semble plutôt vouloir en profiter ! Il souffre manifestement d’un gros souci de grignotage compulsif et ne semble pas avoir mis quoi que ce soit en place pour y remédier… On lui dit que malgré le by-pass ça continuera ou pas ?
Ensuite est évoquée leur amie Maguy, opérée il y a quelques années, qui est passée de 120 à 60kg. C’est elle qui les a encouragé à passer sur le billard. Elle insiste beaucoup sur les efforts post-op en termes d’alimentation: l’importance de savourer, garder des quantités restreintes de nourriture et surtout l’équilibre alimentaire (1/3 féculents, 1/3 protéines, 1/3 légumes).
On évoque également dans ce témoignage des deux frère et soeur leur suivi pré-op. On nous montre la consultation cardiologue, on mentionne un collège de spécialistes qui se pencheront sur leur cas pour accorder ou non l’opération… mais on n’en voit pas grand chose. J’ai l’impression qu’ils se contentent de nous dire: « Ça coûte 6000 euros mais pour être remboursé faut voir plein de médecins » mais sans vraiment détailler le parcours pré-opératoire extrêmement lourd (et dont je vous parle ICI, ICI et encore LA).
Petit passage du Dr HAAS, leur chirurgien, la veille de l’opération. Il effectue environ 500 personnes par an et il a vu augmenté son activité de 35% en 5 ans. Il est plutôt âgé et très souriant, au style plutôt décontracté chemise-ouverte-chaîne-en-or-qui-brille (vous l’avez dans la tête ? de rien !) puis on leur sert le fameux « dernier repas du condamné ». Et là tout comme pour moi, point de gastronomie et de gras ! On est loin d’un repas 3 étoiles Michelin : purée, jambon, yaourt nature, compote !
Le lendemain à 7h30 départ au bloc de Laetitia ! et Mickaël la suivra environ 1h plus tard.
Ensuite on a droit à une petite visite guidée des entrailles de Mickaël pour nous montrer comment fonctionne l’opération.
Un gros big-up au chirurgien qui compare cette procédure à … de la plomberie !
En ce qui concerne le post-op, on nous cache quand même pas mal de choses, notamment les premiers repas très difficiles ou encore les douleurs post-opératoires (on voit néanmoins une infirmière installer une pompe à antalgiques à Mickaël). On les suit ensuite pendant leur convalescence qui se passe à la Clinique du Châlonnais, près de Châlon-sur-Saône. Ils y resteront plus de 4 semaines ! Repas adaptés, et activités sportives douces ! Quel pied ! J’aurais adoré pouvoir être prise en charge aussi longtemps en post-op pour démarrer au mieux ma nouvelle vie, même si cela aurait été difficile d’être loin de ma petite famille aussi longtemps.
Si cette partie du reportage est intéressante, je trouve néanmoins qu’elle minimise un peu l’opération et le parcours: oui, on nous dit qu’il faut voir des médecins, oui faut faire faire attention à la bouffe et oui il faut faire un peu de sport. Mais je trouve que ça embellit pas mal les choses. L’aspect psychologique n’est pas du tout évoqué, que ce soit sur le pré-op et la prise en charge des troubles alimentaires ou le post-op !
J’espère que ce « petit » débrief vous aura plu ! Vous pouvez retrouver ce programme en replay pendant 7 jours sur votre box ou sur MyTF1.fr (il faut s’incrire pour le visionner sur le PC… et ne pas être allergique à la pub !).
Quant à moi je vous donne rendez-vous plus tard pour le billet spécial « Tammy », le témoin n°3 du reportage. Une jeune américaine qui s’est lancée dans un drôle de business…
Préparez les pop-corn, ça va envoyer du lourd (#jeudemotsfoireuxbonjour)